A l’instar des autres piliers des yoga sutras de Patanjali, Pratyahara est un concept souvent méconnu dans la pratique du yoga.
Comme pour les yamas et les niyamas, il ne s’agit pas d’une pratique physique mais de principes ou de règles de conduite à intégrer à son quotidien.
Dans nos sociétés actuelles, nous sommes sollicités en permanence (informations, émotions, sensations, etc.) et la tendance n’est pas à la baisse. Il faut faire toujours plus et toujours plus vite.
En parallèle, ces injonctions à la performance permanente, couplée aux vision pessimistes de notre avenir commun, développent chez la plupart des gens des pensées sombres et négatives.
Pour lutter contre cette tendance à la déprime, le yoga (pris dans son sens philosophique et non seulement dans sa pratique) fournit des outils formidables, comme Pratyahara.
Pratyahara est une étape essentielle pour développer et approfondir la connexion avec soi-même et mieux gérer le stress du quotidien, afin d’atteindre in fine Samadhi.
Qu’est-ce que le Pratyahara ?
Le terme « Pratyahara » provient du sanskrit . On peut le décomposer de la façon suivante :
- « Prati », que l’on peut traduire en français par « contre » ou « envers ».
- « Ahara » désigne ce qui nourrit, comme les objets ou les sensations.
Ainsi, Pratyahara est une approche mentale consistant à retirer volontairement notre attention des sens et des objets extérieurs pour la recentrer sur notre propre être intérieur.
Il s’inscrit dans la tradition du yoga, où il constitue le cinquième membre du système Ashtanga tel que décrit dans les Yoga Sutras. (composé de huit membres).
Pourquoi intégrer Pratyahara dans sa pratique du yoga ?
En pratiquant Pratyahara, on cherche à développer une meilleure maîtrise de nos pensées et émotions. L’objectif est de délaisser les pensées et émotions négatives pour se concentrer sur le positif.
Cela permet de vivre plus sereinement face aux situations difficiles et d’améliorer notre capacité de concentration.
De plus, en réduisant l’impact des stimuli extérieurs et du bruit de manière générale, on favorise un état méditatif propice à la spiritualité et à l’épanouissement personnel.
Ainsi, la pratique de Pratyahara permet de se déconnecter du négatif généré par l’extérieur pour conserver notre équilibre et notre paix intérieure.
Si cela peut faire rêver, surtout dans le monde actuel, pratiquer pleinement Pratyahara n’est pas une chose facile et s’avère être très exigeant.
Comment pratiquer concrètement Pratyahara ?
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour s’initier à Pratyahara. Voici quelque techniques qui peuvent vous aider lorsque vous commencez :
- Coupez-vous des sources d’informations négatives : en choisissant de limiter les informations entrantes d’actualités, vous contrôlez mieux les impressions sensorielles que celles-ci vont produire sur votre esprit. Vous pouvez également réaliser des « diètes d’informations », à l’image du jeûne qu’on peut pratiquer avec l’alimentation.
- Réaliser une retraite de yoga ou une retraite ayurvédique : signe des temps, de plus en plus d’offres de retraites existent pour permettre une déconnexion complète et totale. Ces retraites vont donneront des outils que vous pourrez ensuite utiliser au quotidien.
- Développez des impressions positives : pour favoriser « le retrait des sens« , il est essentiel de vous « sanctuariser » un moment de votre journée pour nourrir votre esprit d’impressions positives par la méditation ou la contemplation (ciel étoilé en été, forêts, parc, etc.).
- Utiliser la visualisation : la visualisation positive vous permet de projeter votre esprit sur des réalisations ou des moments positifs, permettant ainsi la déconnexion avec les éléments négatifs extérieurs.
Les bienfaits du Pratyahara sur notre vie quotidienne
Sur le long terme, Pratyahara ne peut apporter que du positif. Voici quelques exemples :
- Réduire le stress : en apprenant à se détacher des stimuli extérieurs, on développe une meilleure résistance au stress et aux situations désagréables du quotidien. Cela permet de réagir avec plus de sérénité et de discernement face aux défis de la vie.
- Améliorer la concentration : le retrait des sens favorise un état d’attention profonde, propice à la concentration sur une tâche ou un objectif spécifique. Cette compétence est particulièrement utile dans le cadre professionnel ou académique.
- Développer l’introspection : en portant notre attention vers notre monde intérieur, nous encourageons une réflexion sur nos motivations, nos valeurs et nos aspirations. Cela peut nous aider à mieux nous connaître et à prendre des décisions plus alignées avec nos véritables désirs.
Aspect méconnue mais pourtant fondamental du yoga, Pratyahara est indispensable à toute personne souhaitant suivre les préceptes du yoga.
En apprenant à maîtriser nos sens et à nous recentrer sur notre être intérieur au quotidien, nous gagnons en sérénité, en concentration et en épanouissement personnel pour nous rapprocher de Samadhi.
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.