Un nouvel article publié le 6 novembre 2024 dans Neurology®, la revue de l’American Academy of Neurology, révèle que les personnes âgées souffrant de somnolence diurne excessive et/ou de manque d’enthousiasme pour les activités pourraient être plus susceptibles de développer un syndrome, appelé syndrome de risque cognitif moteur, pouvant mener à la démence.
Ce syndrome se manifeste par une lenteur de la marche et des difficultés de mémoire, bien que les individus ne présentent ni troubles de mobilité ni démence.
Somnolence et désintérêt : des signes avant-coureurs
Selon l’étude, les personnes touchées par la somnolence diurne excessive ou un manque d’entrain sont plus susceptibles de développer ce syndrome cognitif moteur, comparées à celles qui ne présentent pas ces troubles du sommeil.
Bien que l’étude ne démontre pas de lien de causalité directe, elle met en évidence une association significative entre ces symptômes et le développement du syndrome.
« Nos résultats soulignent l’importance du dépistage des problèmes de sommeil », explique la Dr. Victoire Leroy, MD, PhD, de l’Albert Einstein College of Medicine à New York. « Il est possible que le traitement des troubles du sommeil puisse aider à prévenir le déclin cognitif à long terme. »
Une étude approfondie sur plusieurs années
Pour cette recherche, 445 participants d’une moyenne d’âge de 76 ans et sans signe de démence ont été recrutés. Au début de l’étude, ils ont rempli des questionnaires portant sur leur qualité de sommeil, leurs problèmes de mémoire et ont passé un test de vitesse de marche sur tapis roulant.
Ensuite, leur vitesse de marche a été évaluée annuellement pendant en moyenne trois ans.
Les questions portaient notamment sur la difficulté à s’endormir, les réveils nocturnes, l’utilisation de médicaments pour dormir et la fréquence des troubles liés à la chaleur ou au froid nocturnes.
D’autres questions évaluaient la somnolence diurne en interrogeant sur les difficultés à rester éveillé en conduisant, en mangeant ou lors d’activités sociales, ainsi que sur leur capacité à maintenir l’enthousiasme pour accomplir des tâches quotidiennes.
Résultats de l’étude et risques accrus
Au début de l’étude, 42 participants présentaient déjà un syndrome de risque cognitif moteur, et 36 autres l’ont développé au cours de l’étude. Parmi ceux souffrant de somnolence excessive et de manque d’enthousiasme, 35,5 % ont développé le syndrome, contre seulement 6,7 % des personnes sans ces problèmes.
Après ajustement des données pour tenir compte de facteurs comme l’âge, la dépression et d’autres conditions de santé, les chercheurs ont observé que les individus avec somnolence diurne excessive et manque d’enthousiasme avaient plus de trois fois plus de chances de développer le syndrome, comparés à ceux sans ces troubles du sommeil.
Appels à la recherche pour approfondir le lien entre sommeil et déclin cognitif
« Il est crucial de mener davantage de recherches pour explorer le lien entre les troubles du sommeil, le déclin cognitif et le rôle du syndrome de risque cognitif moteur », souligne la Dr. Leroy. « Nous avons également besoin d’études pour mieux comprendre les mécanismes reliant ces perturbations du sommeil au syndrome et au déclin cognitif. »
Les chercheurs précisent que l’une des limites de cette étude réside dans le fait que les participants ont eux-mêmes rapporté leurs troubles du sommeil, ce qui peut entraîner des imprécisions.
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.