Dans les efforts incessants de la médecine moderne pour comprendre et combattre la maladie d’Alzheimer, une avancée significative vient de voir le jour grâce à une équipe de chercheurs de l’Université Washington à St. Louis.
Cette étude, publiée récemment dans la revue Nature Genetics, marque une étape fondamentale en liant pour la première fois les protéines liées à la maladie et les gènes dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) des patients vivants.
Ce lien met en lumière des voies cellulaires spécifiques responsables de l’apparition et de la progression d’Alzheimer.
Un pas de géant dans la recherche Alzheimer grâce au LCR
La clé de cette recherche réside dans l’utilisation du LCR, un substitut précis pour analyser l’activité cérébrale.
Carlos Cruchaga, PhD, professeur de psychiatrie et directeur du Centre de Neurogénomique et d’Informations à l’Université Washington à St. Louis, explique l’importance de cette méthode : « Notre objectif est d’identifier les gènes liés au risque et protecteurs, ainsi que leur rôle causal. Pour cela, il est crucial d’étudier les données dérivées des humains et le LCR offre un miroir fiable de la pathologie de la maladie. »
Par rapport aux études précédentes qui se basaient sur des tissus cérébraux post-mortem ou le plasma sanguin, l’analyse du LCR permet de capturer des informations pertinentes sur les étapes initiales de la maladie, offrant ainsi une compréhension plus complète des mécanismes d’Alzheimer.
Déchiffrer l’Alzheimer à travers le prisme protéomique
En analysant le LCR, les chercheurs ont pu faire le lien entre les profils protéomiques, à savoir les protéines actives et leur niveau d’activité, et le code génétique des patients. Cette approche a permis d’identifier des interactions protéine-protéine qui auraient été autrement impossibles à détecter.
L’étude a référencé environ 1,883 protéines sur les 6,361 cataloguées dans l’atlas protéomique du LCR, aboutissant à la reconnaissance de 38 protéines qui joueraient un rôle causal dans la progression de la maladie, dont 15 pourraient être ciblées par des traitements.
Implications et perspectives futures
Non seulement ces découvertes sont capitales pour le développement de nouveaux traitements contre la maladie d’Alzheimer, mais elles ouvrent également la voie à des avancées pour d’autres conditions neurologiques telles que la maladie de Parkinson ou la schizophrénie.
« C’est la force de cette approche : une fois que vous avez un atlas de variantes génétiques et de niveaux de protéines, vous pouvez l’appliquer à n’importe quelle maladie« , précise Cruchaga.
En plus de leur impact sur Alzheimer, les chercheurs explorent le potentiel des métabolites trouvés dans le LCR, qui pourraient être liés à plusieurs autres pathologies, incluant le diabète et différentes formes de démence.
Un trésor d’informations à exploiter
Cette méthode innovante, par sa capacité à cibler les modifications du risque, promet de révolutionner notre approche des maladies cérébrales dégénératives. Dès lors, la protéomique du LCR pourrait devenir une mine d’or d’informations pour le diagnostic et le traitement de nombreuses conditions neurologiques.
Source : l’article original de l’Université Washington à St. Louis.
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.