Aux Etats-Unis, plus d’un tiers des adultes (!) souffrent du syndrome métabolique, un ensemble de conditions qui augmentent considérablement le risque de maladies cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et de diabète de type 2.
Généralement, ce syndrome se traduit par différents facteurs :
- une pression artérielle élevée
- une glycémie élevée
- un excès de graisse abdominale
- des niveaux de cholestérol anormaux.
Dans un nouvel essai clinique, des chercheurs de l’Institut Salk et de l’École de médecine de l’Université de Californie à San Diego ont découvert que l’alimentation à durée restreinte – également connue sous le nom de jeûne intermittent – pourrait offrir des avantages significatifs pour la santé des adultes atteints de syndrome métabolique.
Les patients qui se sont nourris dans une fenêtre constante de huit à dix heures par jour pendant trois mois ont observé des améliorations dans plusieurs marqueurs de la régulation de la glycémie et de la fonction métabolique par rapport à ceux ayant reçu des traitements standards.
La sagesse naturelle du corps réengagée
« Nos corps traitent en réalité les sucres et les graisses très différemment selon le moment de la journée », explique le professeur Satchidananda Panda de l’Institut Salk, co-auteur principal de l’étude et titulaire de la chaire Rita et Richard Atkinson.
« Avec l’alimentation à durée restreinte, nous réengageons la sagesse naturelle du corps et exploitons ses rythmes quotidiens pour restaurer le métabolisme et améliorer la santé. »
Cette étude est la première à évaluer les bénéfices d’un rythme alimentaire chez des patients prenant des médicaments pour le syndrome métabolique. Les résultats ont été publiés le 30 septembre 2024, dans la revue Annals of Internal Medicine.
Une approche plus accessible et durable
Le professeur Pam Taub, co-auteur principal de l’étude et cardiologue à l’UC San Diego Health, souligne l’importance de cette découverte : « Pour de nombreux patients, le syndrome métabolique est le point de bascule qui mène à des maladies graves et chroniques comme le diabète et les maladies cardiaques. Il est urgent de trouver des interventions de style de vie plus efficaces, accessibles, abordables et durables pour l’Américain moyen. »
Les régimes alimentaires occidentaux riches en sucre, en sel et en matières grasses, combinés à des modes de vie de plus en plus sédentaires, ont contribué à l’augmentation des dysfonctionnements métaboliques.
Bien évidemment, la première recommandation est de « manger moins et bouger plus ». Mais ces changements sont malheureusement difficiles à maintenir sur le long terme pour la plupart des gens.
Les chercheurs affirment que l’alimentation à durée restreinte propose une approche plus pratique, accessible à une plus grande diversité de patients, y compris ceux déjà sous traitement médicamenteux.
Des résultats prometteurs
Dans la nouvelle étude, les protocoles alimentaires étaient personnalisés en fonction des habitudes alimentaires des participants, de leurs horaires de sommeil et de leurs engagements personnels.
Cela les a amenés à réduire leur fenêtre de prise alimentaire à une période constante de huit à dix heures par jour, commençant au moins une heure après le réveil et se terminant au moins trois heures avant le coucher.
Selon Emily Manoogian, première auteure de l’étude, « cette approche personnalisée a facilité la complétion de l’intervention par les patients, par rapport aux autres études sur le jeûne intermittent, qui imposent généralement une fenêtre stricte à tous les participants ».
L’étude TIMET a également inclus des participants sous médication pour le syndrome métabolique, un groupe généralement exclu des essais de ce type. Cela en fait la première étude à mesurer les bénéfices de l’alimentation à durée restreinte en plus des traitements pharmacologiques standard.
Une réduction du poids et des marqueurs de risque
Les résultats de l’étude sont convaincants : après trois mois, les patients ayant suivi le régime alimentaire à durée restreinte ont montré des améliorations dans les principaux marqueurs de la santé cardiométabolique, y compris la glycémie et le cholestérol.
Ils ont également présenté une baisse des niveaux d’hémoglobine A1c, un marqueur du contrôle à long terme de la glycémie, comparable aux interventions plus intensives du programme national de prévention du diabète.
Le groupe ayant suivi l’alimentation à durée restreinte a également montré une diminution de 3 à 4 % du poids corporel, de l’indice de masse corporelle (IMC) et de la graisse abdominale, un type de graisse étroitement lié aux maladies métaboliques.
Fait important, ces participants n’ont pas connu de perte significative de masse musculaire maigre, souvent un souci lors de la perte de poids.
Ces résultats prometteurs suggèrent que les professionnels de santé pourraient envisager de recommander cette intervention aux patients atteints de syndrome métabolique, en complément des traitements existants.
Cependant, des études à plus long terme sont nécessaires pour déterminer si l’alimentation à durée restreinte peut maintenir ces bénéfices et réduire durablement le risque de maladies chroniques.
Raphaëlle couvre plusieurs thématiques, de la naturopathie à l’alimentation bien-être. Elle écrit régulièrement sur visa-forme.fr pour relayer les dernières études sur ces sujets et pour promouvoir un mode de vie sain et équilibré.