L’information ne vous aura sans doute pas échappé, la population française (et mondiale de manière générale) vieillit à un rythme accéléré. Et ce vieillissement entraîne logiquement une augmentation des problèmes de santé mentale chez les personnes âgées.
Tristesse, perte de plaisir, ralentissement des processus cognitifs, perte d’appétit ou encore insomnie et fatigue… Les symptômes sont nombreux et peuvent se cumuler.
Face à ce problème de santé publique, de nombreuses recherches se concentrent sur des solutions visant à prévenir la dépression chez les personnes âgées, en incluant notamment l’alimentation tout au long de la vie.
Pour préserver votre bien-être mental, mangez des fruits !
Une étude longitudinale réalisée par la Yong Loo Lin School of Medicine de l’Université nationale de Singapour (NUS Medicine), et publiée dans The Journal of nutrition, health and aging a révélé que la consommation de fruits à partir de la quarantaine pourrait avoir un impact positif sur le bien-être mental à un âge plus avancé.
L’étude a suivi 13 738 participants, de leur milieu de vie à leur vieillesse, sur une période d’environ 20 ans. Les résultats ont montré que les participants ayant consommé une quantité élevée de fruits plus tôt dans leur vie présentaient une probabilité réduite de souffrir de symptômes dépressifs à un âge avancé.
Les chercheurs ont étudié un total de 14 fruits couramment consommés à Singapour :
- les oranges
- les mandarines
- les bananes
- les papayes
- les pastèques
- les pommes
- les melons.
Ils ont constaté que la consommation de la plupart de ces fruits était associée à une diminution du risque de dépression. Cette association pourrait être attribuée aux niveaux élevés d’antioxydants et de micronutriments anti-inflammatoires présents dans les fruits.
La consommation de ces fruits réduit le stress oxydatif et inhibent les processus inflammatoires dans le corps, réduisant ainsi le développement de la dépression.
Les légumes n’ont pas le même effet que les fruits
Au début de l’étude, entre 1993 et 1998, lorsque les participants étaient âgés en moyenne de 51 ans, ils ont été invités à répondre à un questionnaire structuré sur la fréquence de consommation de chaque aliment, incluant 14 fruits et 25 légumes.
Entre 2014 et 2016, lorsque les participants avaient en moyenne 73 ans, les symptômes dépressifs ont été évalués à l’aide d’un test standard (Geriatric Depression Scale). Sur les 3 180 participants (23,1 %) ayant rapporté cinq symptômes ou plus, ceux-ci ont été considérés comme dépressifs.
Après avoir ajusté les résultats en fonction de divers facteurs de confusion potentiels, l’équipe a constaté que la consommation accrue de fruits, mais pas de légumes, était associée à une réduction progressive du risque de symptômes dépressifs.
Une réduction significative des risques de dépression
Le professeur Koh Woon Puay, du Healthy Longevity Translational Research Programme à la NUS Medicine et investigateur principal de l’étude, a déclaré : » Notre étude souligne l’importance de la consommation de fruits comme mesure préventive contre la dépression liée au vieillissement. Dans notre population étudiée, les participants qui consommaient au moins trois portions de fruits par jour, par rapport à ceux qui en consommaient moins d’une par jour, ont réduit de manière significative la probabilité de souffrir de dépression liée au vieillissement d’au moins 21 % « .
Il continue : « Cela peut être réalisé en mangeant une à deux portions de fruits après chaque repas. Nous n’avons observé aucune différence dans nos résultats entre les fruits à indice glycémique élevé et faible. Ainsi, pour les personnes atteintes de diabète, elles peuvent choisir des fruits à faible indice glycémique qui ne feront pas augmenter autant le taux de sucre dans le sang que ceux à indice élevé. »
Vous l’aurez compris : si vous avez aujourd’hui entre 40 et 65 ans, consommer des fruits de manière quotidienne pourrait avoir des effets bénéfiques sur votre bien-être mental au-delà de 65 ans. Mais cela ne veut pas dire que vous ne devez plus consommer de légumes ! 😉
Evidemment, d’autres études doivent être menées en prenant en compte d’autres comportements comme la durée du sommeil, le tabagisme et d’autres facteurs alimentaires, en relation avec la santé mentale des personnes âgées.
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.