Rattraper son sommeil le week-end pourrait réduire de 20% le risque de maladie cardiaque, selon une nouvelle étude

sommeil grasse matinée
© Visa Forme – Rattraper le déficit de sommeil le week end est bon pour le coeur.

Nos modes de vie contemporains ne sont pas de tout repos. Entre vie professionnelle et projets personnels, de nombreuses personnes sacrifient leur sommeil pendant la semaine et tentent de compenser ce déficit en dormant davantage le week-end (la fameuse grasse matinée 😉 ). Et selon une nouvelle étude, c’est une bonne pratique (notamment pour le coeur) !

En effet ces travaux, portant sur plus de 90 000 individus, révèlent que ceux qui rattrapent le plus leur sommeil durant le week-end présentent un risque de développer une maladie cardiaque inférieur de 20 % par rapport à ceux qui dorment moins.

Les effets du sommeil compensatoire sur la santé cardiaque

Les exigences de la semaine de travail, souvent influencées par les horaires personnels ou professionnels, peuvent entraîner des perturbations et une privation de sommeil. Cependant, de nouvelles recherches présentées lors du dernier Congrès de la Société Européenne de Cardiologie montrent que les personnes qui rattrapent leur sommeil en faisant la grasse matinée le week-end pourraient réduire leur risque de maladie cardiaque d’un cinquième.

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“Un sommeil compensatoire suffisant est associé à un risque réduit de maladie cardiaque,” a déclaré M. Yanjun Song, co-auteur de l’étude, du Laboratoire d’État de la Maladie Infectieuse, Hôpital Fuwai, Centre National de Cardiologie, Pékin, Chine.

“L’association devient encore plus marquée chez les individus qui souffrent régulièrement d’un sommeil insuffisant pendant la semaine.”

Souvent, les personnes qui sacrifient leur sommeil la semaine ont tendance à le rattraper pendant leurs jours de repos pour atténuer les effets de la privation de sommeil. Cependant, et jusqu’ici, peu de recherches avaient été réalisées pour déterminer si ce sommeil compensatoire est bénéfique pour la santé cardiaque.

Méthodologie et résultats de l’étude

Les auteurs ont utilisé les données de 90 903 sujets participant au projet UK Biobank. Et pour évaluer la relation entre le sommeil compensatoire du week-end et les maladies cardiaques, les données de sommeil ont été enregistrées à l’aide d’accéléromètres et réparties en quartiles (divisés en quatre groupes approximativement égaux du sommeil le plus compensé au moins compensé).

  • Le quartile 1 (n = 22 475) était le moins compensé, avec de -16,05 heures à -0,26 heure (c’est-à-dire encore moins de sommeil);
  • Le quartile 2 (n = 22 901) avait de -0,26 à +0,45 heure;
  • Le quartile 3 (n = 22 692) avait de +0,45 à +1,28 heure, et
  • Le quartile 4 (n = 22 695) avait le plus de sommeil compensatoire (de 1,28 à 16,06 heures).
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La privation de sommeil a été auto-déclarée par les participants à l’étude. Ceux rapportant moins de 7 heures de sommeil par nuit ont été définis comme souffrant de privation de sommeil.

Au total, 19 816 participants (21,8 % du total de l’étude) ont été définis comme étant en privation de sommeil.

Le reste du groupe pouvait avoir connu des épisodes occasionnels de sommeil insuffisant, mais en moyenne, leur durée quotidienne de sommeil ne remplissait pas les critères de privation de sommeil — les auteurs reconnaissent que cela constitue une limitation de leurs données.

Les dossiers d’hospitalisation et les informations des registres de cause de décès ont été utilisés pour diagnostiquer diverses maladies cardiaques, notamment la cardiopathie ischémique (IHD), l’insuffisance cardiaque (HF), la fibrillation auriculaire (AF) et l’accident vasculaire cérébral (AVC).

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Avec un suivi médian de presque 14 ans, les participants du groupe ayant le plus de sommeil compensatoire (quartile 4) étaient 19 % moins susceptibles de développer une maladie cardiaque que ceux ayant le moins (quartile 1).

Dans le sous-groupe de patients souffrant de privation de sommeil quotidienne, ceux ayant le plus de sommeil compensatoire avaient un risque réduit de 20 % de développer une maladie cardiaque par rapport à ceux ayant le moins rattrapé leur déficit.

Enfin, l’analyse n’a montré aucune différence entre les hommes et les femmes.

M. Zechen Liu, également co-auteur de l’étude, du Laboratoire d’État de la Maladie Infectieuse, Hôpital Fuwai, Centre National de Cardiologie, Pékin, Chine, a ajouté : “Nos résultats montrent que pour une part significative de la population dans la société moderne souffrant de privation de sommeil, ceux qui rattrapent le plus leur sommeil le week-end ont des taux de maladies cardiaques significativement plus bas que ceux qui rattrapent le moins.”

sophie visa forme

Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.

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