Au cours d’une étude poussée parue dans la revue Biological Psychiatry: Cognitive Neuroscience and Neuroimaging, des chercheurs des universités de Columbia et de l’Institut Psychiatrique de l’État de New York se sont penchés sur le lien entre le contrôle des émotions et les réactions face au stress quotidien.
Ils ont particulièrement scruté comment cela pouvait influencer le risque de suicide chez les personnes dépressives.
Les réponses face au stress et risque de suicide
Le Dr J. John Mann, investigateur principal de l’étude, souligne l’augmentation alarmante des taux de suicide aux États-Unis, qui ont grimpé de 37% depuis les années 2000.
Selon lui, une meilleure compréhension des réactions face au stress dans la vie quotidienne pourrait être clé pour inverser cette tendance.
Les actes suicidaires sont souvent déclenchés par des événements de vie stressants, mais il est complexe d’étudier prospectivement comment le stress influence l’apparition de la suicidabilité aiguë.
Une méthodologie innovante
L’étape initiale de l’étude impliquait de mesurer, à l’aide de l’IRM fonctionnelle, l’engagement dans la régulation émotionnelle des participants en se remémorant des souvenirs personnels négatifs.
Cette mesure a ensuite été utilisée pour prédire comment ces mêmes personnes réagissaient aux stress quotidiens, capturés grâce à un dispositif d’évaluation momentanée.
Cette méthode permet d’observer en temps réel les pensées et les émotions des participants, fournissant une image précise de leur comportement face au stress quotidien.
Implications des découvertes
Les résultats révèlent que les personnes dépressives qui engagent spontanément une régulation émotionnelle lors de la remémoration de souvenirs négatifs tendent à subir des augmentations plus significatives de pensées suicidaires lors d’événements stressants quotidiens.
Cependant, lorsque les participants étaient guidés à réévaluer consciemment leur situation, ils montraient des réponses plus adaptatives au stress.
Cameron S. Carter, rédacteur en chef de la revue, commente que la flexibilité dans la régulation des émotions est généralement vue comme un marqueur de santé psychologique.
Toutefois, l’étude actuelle montre que l’engagement réflexe de régulation émotionnelle lors de stress inattendus peut ne pas être toujours bénéfique ou efficace.
Héritage et perspectives futures
Le Dr Barbara H. Stanley, ayant contribué de manière significative à la conception de cette étude avant son décès en 2023, avait compris l’importance de combiner ces méthodes de recherche.
En se servant de l’approche de décodage neural, l’équipe envisage d’améliorer la compréhension de la régulation émotionnelle spontanée et son impact sur le risque suicidaire.
Cette étude souligne l’importance de considérer les réponses émotionnelles réflexes et leur modulation dans le contexte du stress quotidien pour une meilleure prévention du risque de suicide. Les approches multimodales promettent de révolutionner notre capacité à prédire et intervenir efficacement face aux réactions potentiellement mortelles au stress.
Pour plus de détails, vous pouvez consulter l’étude complète via ce lien.
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.