Une équipe de chercheurs de l’Université McMaster a mis en lumière une fonction jusqu’alors inconnue d’une protéine, capable de protéger les cellules.
Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements contre les maladies liées au vieillissement et contribuer à une meilleure santé globale avec l’âge.
Selon une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences, l’équipe a démontré que la protéine MANF, déjà connue pour son rôle protecteur, intervient dans le processus de maintien de l’efficacité des cellules.
En d’autres termes, MANF joue un rôle clé dans le maintien de l’homéostasie cellulaire, c’est-à-dire l’équilibre nécessaire pour que les cellules fonctionnent de manière optimale.
Le processus d’homéostasie cellulaire et le rôle de MANF
Nos cellules produisent des protéines et les éliminent une fois qu’elles ont accompli leur tâche. Ce processus d’entretien constant est appelé homéostasie cellulaire.
Cependant, avec l’âge, cette capacité d’entretien diminue, ce qui peut entraîner des erreurs dans la production des protéines et un dysfonctionnement du système de nettoyage des cellules.
Lorsque ce processus est perturbé, des protéines mal formées peuvent s’agglutiner, formant des amas toxiques. Ces amas sont liés à des maladies neurodégénératives graves comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.
« Lorsque les cellules subissent un stress en raison de cette accumulation de protéines, le réticulum endoplasmique, qui est le site de production des protéines, reçoit un signal pour arrêter cette production, » explique le professeur Bhagwati Gupta, responsable de la recherche.
Gupta précise que si ce problème n’est pas corrigé, la cellule finit par mourir, entraînant la dégénérescence des neurones, un phénomène observé dans de nombreuses maladies neurodégénératives.
Les découvertes des chercheurs
Des études antérieures, notamment une menée par l’Université McMaster, avaient déjà montré que MANF protège les cellules contre un stress accru.
Pour approfondir la question, les chercheurs ont utilisé des vers microscopiques appelés C. elegans. Ces vers, en raison de leur transparence, permettent de visualiser l’expression de MANF dans différents tissus.
« Nous pouvions littéralement voir où MANF était exprimé chez les vers. Elle était présente dans diverses structures cellulaires, dont les lysosomes, qui sont associés à la longévité et à l’agrégation des protéines, » explique Shane Taylor, aujourd’hui chercheur postdoctoral à l’Université de la Colombie-Britannique, qui a travaillé sur ce projet pendant son doctorat à McMaster.
Les résultats de cette étude ont révélé que MANF joue un rôle essentiel dans le processus de dégradation des protéines accumulées.
En augmentant les niveaux de MANF, les chercheurs ont découvert que le système de nettoyage naturel des cellules s’activait, permettant aux cellules de rester en bonne santé plus longtemps.
Des implications pour les maladies liées à l’âge
Bien que l’étude ait été menée sur des vers, ces découvertes pourraient avoir des implications universelles.
MANF étant présente chez tous les animaux, y compris chez l’humain, ces recherches offrent des perspectives prometteuses pour comprendre les mécanismes fondamentaux du vieillissement.
« En découvrant le rôle de MANF dans l’homéostasie cellulaire, nous pouvons envisager de développer des traitements pour les maladies affectant le cerveau et d’autres parties du corps, en ciblant les processus cellulaires et en éliminant ces amas toxiques dans les cellules, » déclare Gupta.
L’objectif ultime de ces recherches est de rendre les processus biologiques plus efficaces et mieux adaptés aux défis du vieillissement. « Nous voulons vivre plus longtemps et en meilleure santé. En comprenant mieux comment fonctionne MANF et en ciblant ses fonctions, nous pourrions mettre au point de nouveaux traitements pour les maladies liées à l’âge, » conclut-il.
Les prochaines étapes des recherches consisteront à étudier avec quelles autres molécules MANF interagit, afin de déterminer comment cette protéine pourrait être utilisée dans des thérapies anti-vieillissement.
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.