La paranoïa pourrait en partie être un problème visuel

Un sentiment aussi complexe que la paranoïa pourrait-il trouver don origine dans quelque chose d’aussi fondamental que la vision?

Une nouvelle étude de l’Université Yale apporte des éléments de réponse qui indiquent que cela pourrait bien être le cas.

Le lien entre la perception visuelle et la paranoïa

Lors d’une tâche de perception visuelle, les participants devaient déterminer si un point en mouvement poursuivait un autre point. Il s’est avéré que les personnes ayant une tendance plus marquée à la pensée paranoïaque (croire que les autres leur veulent du mal) et à la pensée téléologique (attribuer un sens et un but excessifs aux événements) ont eu plus de difficultés que les autres à réaliser cette tâche.

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Ces individus affirmaient souvent, avec assurance, qu’une poursuite se produisait alors qu’il n’en était rien.

Les résultats de l’étude, publiés le 17 décembre dans la revue Communications Psychology, suggèrent que dans le futur, il pourrait être possible de diagnostiquer des maladies comme la schizophrénie grâce à un simple test visuel.

Philip Corlett, professeur agrégé de psychiatrie à la Yale School of Medicine et membre de l’Institut Wu Tsai, explique : « Nous nous intéressons à la façon dont l’esprit est organisé. Voir ces comportements intentionnels, normalement associés à des processus de haut niveau dans le cerveau, se manifester dans la vision, est à la fois fascinant et révélateur. »

Les hallucinations visuelles et leur lien social

Les hallucinations, souvent liées à la psychose et centrées sur d’autres personnes, pourraient aussi avoir une composante sociale importante. « Nous nous sommes demandés s’il pouvait y avoir une composante de perception sociale – ou de méprise, ce que nous appelons hallucination sociale – que nous pourrions mesurer et qui serait liée à ces symptômes psychotiques », ajoute Corlett.

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Distinguer paranoïa et pensée téléologique

Dans des expériences supplémentaires, les chercheurs ont demandé aux participants d’identifier quel point poursuivait l’autre. Les résultats ont montré que les personnes paranoïaques avaient du mal à identifier le point poursuivi, tandis que les personnes à forte pensée téléologique peinaient à déterminer le point qui poursuivait.

Ces distinctions pourraient avoir des implications pour le diagnostic et le traitement de ces croyances.

Bien que les découvertes de cette étude n’aient pas d’implications thérapeutiques immédiates, elles pourraient contribuer à mieux comprendre ces croyances et à développer des traitements pharmacologiques.

Corlett envisage également l’utilisation de tests visuels pour évaluer le risque de psychose : « Peut-être qu’une tâche de perception rapide pourrait identifier les individus nécessitant une consultation clinique. »

Cette étude, riche en découvertes, ouvre donc des perspectives intéressantes dans la compréhension et le diagnostic des troubles psychotiques. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter l’étude sur le site de Yale Univeristy.

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