Une récente étude réalisée par des chercheurs de Zurich et de Leipzig apporte de précieuses informations sur la raison pour laquelle toutes les personnes obèses ne développent pas de maladies métaboliques telles que le diabète, l’hypertension ou l’hypercholestérolémie.
Bien que l’obésité soit souvent associée à ces problèmes de santé, environ un quart des individus obèses restent en bonne santé métabolique. L’objectif de cette recherche est donc de comprendre les différences fondamentales entre les obésités « saines » et « malsaines ».
Un atlas complet du tissu adipeux
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont exploité les ressources de la Biobanque d’Obésité de Leipzig, qui contient une vaste collection d’échantillons biopsiques de patients obèses.
Ces échantillons, provenant de patients ayant subi des chirurgies électives et donné leur consentement pour l’utilisation de leur tissu adipeux à des fins de recherche, sont accompagnés d’informations médicales détaillées. Cette richesse de données a permis de comparer les tissus adipeux de personnes avec et sans maladies métaboliques.
Les chercheurs ont découvert que les cellules du tissu adipeux viscéral, qui entoure les organes internes, subissent des changements fonctionnels importants chez les personnes atteintes de maladies métaboliques.
Ces modifications concernent presque tous les types de cellules présentes dans ce tissu. Les analyses génétiques révèlent que les adipocytes, ou cellules graisseuses, des individus non sains ne brûlent plus les graisses efficacement mais produisent davantage de molécules de messagers immunologiques, ce qui pourrait favoriser le développement de maladies métaboliques.
Différences notables entre individus sains et non sains
D’autre part, les chercheurs ont observé des différences marquées dans le nombre et la fonction des cellules mésothéliales, présentes uniquement dans le tissu adipeux viscéral.
Chez les personnes obèses mais saines, ces cellules sont plus nombreuses et montrent une plus grande flexibilité fonctionnelle, pouvant adopter un mode cellulaire proche de celui des cellules souches, ce qui faciliterait l’expansion harmonieuse du tissu adipeux.
Recherche de nouveaux biomarqueurs
Ces découvertes ne permettent pas encore de déterminer si ces différences cellulaires sont la cause ou la conséquence de l’état de santé métabolique. Néanmoins, elles ouvrent la voie à l’identification de nouveaux biomarqueurs pour évaluer le risque de développer une maladie métabolique.
Les chercheurs de l’ETH Zurich poursuivent d’ailleurs leurs recherches pour identifier de tels marqueurs, qui pourraient améliorer le traitement de ces maladies.
En analysant l’activité génique dans le tissu adipeux surchargé, les chercheurs espèrent non seulement comprendre les mécanismes sous-jacents à l’obésité « saine », mais aussi contribuer à une prise en charge plus ciblée et efficace de l’obésité « malsaine ».
Source : https://ethz.ch/en/news-and-events/eth-news/news/2025/02/obese-and-healthy.html
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.