Vieillir en bonne santé : qu’est-ce que la thréonine, cette nouvelle piste anti-âge ?

Les découvertes liées à la longévité sont souvent testées d’abord sur les mouches des fruits avant d’être appliquées aux souris et, éventuellement, considérées pour l’homme.Ce processus traditionnel, bien qu’efficace, est coûteux et demande beaucoup de temps.

Toutefois, une approche novatrice, initiée par le Buck Institute, pourrait révolutionner cette méthode et accélérer les avancées en recherche sur la longévité.

Une approche de pointe pour la recherche sur la longévité

En combinant les technologies de machine learning et de la biologie des systèmes, les chercheurs du Buck Institute ont analysé et comparé des ensembles massifs de données sur les mouches des fruits et les humains.

Cette analyse a permis de mettre en évidence des métabolites-clés influençant la durée de vie dans les deux espèces.

D’après les résultats publiés dans Nature Communications, un de ces métabolites, la thréonine, pourrait jouer un rôle thérapeutique potentiel dans la lutte contre le vieillissement.

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« Ces résultats n’auraient pas été possibles sans cette approche innovante », affirme le professeur Pankaj Kapahi, auteur principal de l’étude : « beaucoup de données existantes ne sont pas encore corrélées entre les espèces. Cette méthode pourrait changer la donne pour identifier des interventions visant à améliorer la santé humaine. »

La thréonine : un métabolite aux propriétés intéressantes

La thréonine, un acide aminé essentiel, a démontré sa capacité à protéger contre le diabète chez les souris.

En plus d’être cruciale pour la production de collagène et d’élastine, elle également est impliquée dans la coagulation sanguine, le métabolisme des graisses et le fonctionnement du système immunitaire.

En se basant sur cette perspective, les chercheurs ont exploré l’impact potentiel de la thréonine dans des modèles animaux pour en confirmer les effets bénéfiques.

Une méthode de recherche simplifiée

Cette recherche innovante a débuté avec l’analyse de 120 métabolites dans 160 souches de mouches nourries avec des régimes restreints et normaux.

L’objectif était d’observer comment les différents génotypes réagissent aux régimes alimentaires, influençant la durée de vie et la santé des mouches : « Cette méthode nous a permis de dénicher les ‘aiguilles dans la botte de foin’ pour identifier les métabolites pertinents », explique Hilsabeck.

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Ces données ont ensuite été recoupées avec celles issues du vaste Biobank du Royaume-Uni : « En utilisant les données humaines, nous avons pu focaliser notre attention sur les métabolites intéressants, ceux qui sont conservés entre les espèces. Cela nous a également permis de mieux comprendre l’impact de ces métabolites chez l’homme », précise Narayan.

Des résultats encouragés par la thréonine

Les recherches ont montré que la thréonine augmentait la durée de vie des mouches de manière spécifique en fonction de la souche et du sexe.

Les individus présentant des niveaux plus élevés de métabolites liés à la thréonine avaient une espérance de vie plus longue et en meilleure santé, non sans quelques réserves : « Nous ne prétendons pas que la thréonine fonctionnera dans toutes les conditions », précise Kapahi.

« Notre recherche montre que son efficacité varie selon les sous-groupes chez les mouches et chez l’homme. Nous avons depuis longtemps cessé de croire à une solution miracle contre le vieillissement. Mais notre méthode fournit une approche plus ciblée pour développer la médecine de précision en géro-science. »

Par ailleurs, les résultats ont révélé des aspects moins favorables liés à un autre métabolite, l’orotate, qui reste relativement peu étudié.

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Associé au métabolisme des graisses, il semble contrebalancer les effets positifs des régimes restrictifs. En effet, l’orotate est lié à une espérance de vie plus courte chez les mouches comme chez les humains.

 

Des perspectives prometteuses pour la recherche

Kapahi espère que cette nouvelle méthode sera adoptée par un plus grand nombre de chercheurs : « Bien souvent, nous faisons des découvertes prometteuses chez les vers ou les mouches, mais nous manquons de ressources pour les faire progresser. Cette approche nous permet de dire avec plus de certitude que ces découvertes seront pertinentes pour l’humain. »

En réduisant potentiellement le besoin d’études sur les souris, cette méthode pourrait aussi représenter un gain de temps et de ressources bienvenu dans la recherche sur le vieillissement.

sophie visa forme

Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.

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