Attention ! Une mauvaise qualité de sommeil à 40 ans pourrait accélérer le vieillissement cérébral

Durée raccourcie, temps devant les écrans, mauvais conditions… Parmi nos habitudes de vie, le sommeil est de plus en plus mis à mal. Et ce n’est pas une bonne nouvelle. 

En effet, une étude récente publiée le 23 octobre 2024 dans la revue Neurology, le journal médical de l’American Academy of Neurology, révèle que les personnes en début de quarantaine ayant une mauvaise qualité de sommeil présentent plus de signes de vieillissement cérébral à un âge moyen avancé.

Bien que l’étude n’affirme pas que la mauvaise qualité de sommeil accélère directement le vieillissement cérébral, elle met en évidence une association frappante entre sommeil perturbé et vieillissement du cerveau.

Près de trois ans de vieillissement supplémentaire

« Des problèmes de sommeil ont été associés, dans des recherches antérieures, à des capacités de réflexion et de mémoire réduites plus tard dans la vie, ce qui expose les individus à un risque plus élevé de démence », déclare Clémence Cavaillès, PhD, de l’Université de Californie à San Francisco et auteur de l’étude.

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« Notre étude, qui s’appuie sur des scans cérébraux pour évaluer l’âge du cerveau des participants, suggère que le manque de sommeil peut être associé à un vieillissement cérébral supplémentaire d’environ trois ans dès le milieu de la vie. »

Une étude de longue durée sur la qualité du sommeil et la santé cérébrale

L’étude a été menée auprès de 589 personnes ayant un âge moyen de 40 ans au début de la recherche.

Les participants ont répondu à des questionnaires de sommeil au début de l’étude et cinq ans plus tard. Quinze ans après le début de l’étude, ils ont subi des examens cérébraux permettant de mesurer le degré de rétrécissement cérébral, un indicateur du vieillissement cérébral.

Les chercheurs ont analysé les réponses à des questions telles que « Avez-vous généralement des difficultés à vous endormir ? », « Vous réveillez-vous souvent la nuit ? » et « Vous réveillez-vous trop tôt ? ».

Ils ont ainsi identifié six caractéristiques de mauvais sommeil :

  1. durée de sommeil courte
  2. mauvaise qualité de sommeil
  3. difficultés à s’endormir
  4. difficultés à rester endormi
  5. réveil précoce
  6. somnolence diurne.
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Résultats : un impact du sommeil sur le vieillissement cérébral

Les participants ont été classés en trois groupes :

  • le groupe « faible » présentant au plus une caractéristique de mauvais sommeil
  • le groupe « moyen » avec deux à trois caractéristiques
  • le groupe « élevé » avec plus de trois caractéristiques.

Au début de l’étude, environ 70 % des participants faisaient partie du groupe faible, 22 % du groupe moyen et 8 % du groupe élevé.

En utilisant l’intelligence artificielle pour évaluer l’âge cérébral des participants à partir des scans cérébraux, les chercheurs ont observé, après ajustement pour des facteurs comme l’âge, le sexe, l’hypertension et le diabète, que les participants du groupe moyen avaient un âge cérébral moyen 1,6 an supérieur à celui du groupe faible.

Les participants du groupe élevé affichaient, quant à eux, un âge cérébral supérieur de 2,6 ans en moyenne.

 

Mauvaise qualité du sommeil et éveils précoces : des indicateurs de vieillissement cérébral

Parmi les caractéristiques du sommeil étudiées, la mauvaise qualité du sommeil, les difficultés d’endormissement, les réveils nocturnes et précoces étaient les plus associées à un vieillissement cérébral avancé, surtout lorsque ces troubles persistaient sur une période de cinq ans.

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« Nos résultats mettent en avant l’importance de traiter les problèmes de sommeil dès le début de la vie pour préserver la santé cérébrale, notamment en maintenant des horaires de sommeil réguliers, en pratiquant une activité physique, en évitant la caféine et l’alcool avant de dormir, et en utilisant des techniques de relaxation », explique Kristine Yaffe, MD, co-auteur de l’étude et membre de l’American Academy of Neurology.

« Les futures recherches devront s’intéresser aux moyens d’améliorer la qualité du sommeil et explorer l’impact à long terme du sommeil sur la santé cérébrale chez les jeunes adultes. »

Un point à noter est que les participants ont auto-évalué leurs problèmes de sommeil, ce qui pourrait introduire un biais si certains troubles n’ont pas été signalés avec précision.

Malgré cette limite, cette étude apporte des éléments essentiels pour mieux comprendre l’impact du sommeil sur la santé cérébrale.

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