Notre monde contemporain, toujours plus urbanisé et connecté, est générateur de stress et d’anxiété au quotidien pour de nombreuses personnes. Pour prendre soin de la santé mentale de la population, une solution « novatrice » est de plus en plus plébiscité : se (re)connecter à la nature (green social prescribing en anglais).
D’après de récents travaux, cette idée, qui repose sur un lien direct avec la nature via des activités extérieures comme la marche ou le jardinage, peut offrir des bienfaits substantiels pour la santé mentale, mais aussi physique.
Un impact direct sur le bien-être mental
Des études menées par l’Université d’Exeter et des partenaires de santé au Royaume-Uni démontrent que la prescription d’activités en plein air peut significativement améliorer le bien-être émotionnel.
Selon le Dr Annette Haywood, responsable de cette recherche, le contact avec un environnement dit « naturel » a un effet puissant sur la réduction de l’anxiété et permet d’améliorer l’humeur. Elle affirme que ces interventions représentent une solution relativement peu coûteuse pour aider des patients souffrant de divers troubles mentaux.
Un constat corroboré par une évaluation nationale qui soutient l’efficacité de ce type de prescription.
De nombreux obstacles, souvent sociaux et culturels, limitent cependant l’accès à la nature, en particulier pour les populations démunies et vulnérables.
Marion Steiner, médecin généraliste à Bristol, souligne l’importance de dépasser ces barrières pour que davantage de patients puissent bénéficier de ces activités naturelles. Elle explique que « se connecter à la nature est un médicament de longue durée avec des bienfaits prouvés pour la santé mentale et physique« .
Des bienfaits tangibles pour le corps et l’esprit
Outre les avantages mentaux, se connecter à la nature contribue également à réduire le risque de maladies chroniques telles que le diabète ou l’hypertension. Evidemment, ce n’est pas le seul fait de regarder un champ ou de s’asseoir sur un banc dans un parc qui est efficace, mais bien les activités qui y sont associé (marche, course à pied, vélo ou encore jardinage).
Selon les résultats de ces travaux, le fait de passer du temps à l’extérieur est également lié à une augmentation du niveau d’activité physique. Avec toutes les conséquences positives que cela engendre (amélioration du système immunitaire, prévention des maladies cardiovasculaires, meilleur équilibre émotionnel, etc.).
En outre, les effets bénéfiques ne se limitent pas dans le temps. En effet, les patients qui intègrent régulièrement ces pratiques dans leur routine bénéficient d’une amélioration à long terme de leur bien-être général.
Cela se traduit généralement par une réduction de la consommation de médicaments et une baisse des coûts pour le système de santé public.
On pourrait penser que « la prescription de la nature » est une approche novatrice. Si elle l’est pour la médecine conventionnelle, elle l’est moins pour certaines médecines douces, comme l’Ayurvéda.
Dans un monde toujours plus rapide qui met à rude épreuve notre corps et notre esprit, adopter « un réflexe nature » incarne une solution pérenne pour préserver notre santé mentale et physique (et aussi les dépenses de santé publique, dans un contexte de plus en plus tendu 😉 ).
Au vu de ces recherches, la « connexion » avec la nature doit donc être (re)pensée en encourageant notamment les pratiques physiques de sport santé en plein air. Pour les professionnels de santé, il s’agit sans doute d’un levier puissant pour traiter les symptômes de l’anxiété et de la dépression, mais également pour prévenir leur apparition. 🙂
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.