Les personnes éprouvant un sentiment de solitude ont 31 % plus de chances de développer une démence selon une nouvelle étude

© Visa Forme – La solitude augmenterait de 31% le risque de souffrir de démence.

Une récente étude dirigée par la faculté de médecine de la Florida State University (FSU) a révélé une association significative entre la solitude et la démence.

Cette étude, qui a analysé les données de plus de 600 000 personnes à travers le monde, est la plus vaste réalisée à ce jour sur ce sujet.

Publiée dans Nature Mental Health le 09 octobre 2024, elle met en lumière l’impact potentiellement dévastateur de la solitude sur la santé cognitive des individus âgés.

La solitude augmente le risque de démence de 31%

Cette méta-analyse, fondée sur 21 études longitudinales, a montré que les personnes éprouvant un sentiment de solitude avaient 31 % plus de chances de développer une démence.

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Selon Martina Luchetti, professeure adjointe et principale auteure de l’étude, « ces résultats ne sont pas surprenants, étant donné les preuves croissantes qui lient la solitude à une mauvaise santé mentale ».

Luchetti explique également que la démence évolue sur un long spectre, avec des changements neuropathologiques qui peuvent commencer des décennies avant l’apparition des symptômes cliniques.

Elle souligne ainsi l’importance de continuer à étudier l’impact de la solitude sur divers aspects cognitifs tout au long de ce spectre. « La solitude, c’est-à-dire l’insatisfaction dans les relations sociales, peut affecter le fonctionnement cognitif et la vie quotidienne », ajoute-t-elle.

Un facteur de risque majeur, indépendamment de l’âge ou du sexe

L’une des découvertes notables de cette étude est que la solitude représente un facteur de risque majeur pour l’altération cognitive, et ce, indépendamment de l’âge ou du sexe des individus.

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De plus, l’étude a établi des liens directs entre la solitude et des causes spécifiques de démence, comme la maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs ont également noté que la solitude peut précéder l’apparition de certains troubles cognitifs, même avant qu’un diagnostic de démence soit posé.

L’étude a été en grande partie motivée par les déclarations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du chirurgien général des États-Unis, qui ont tous deux désigné la solitude comme une crise de santé publique après la pandémie de COVID-19 et les restrictions sociales qu’elle a entraînées.

 

Une crise de santé publique mondiale

« Il y a eu beaucoup d’intérêt pour les conséquences de la solitude sur la santé », affirme Luchetti. Elle ajoute qu’il est crucial de comprendre pourquoi et dans quelles circonstances la solitude augmente le risque de démence chez les personnes âgées.

Cependant, malgré l’ampleur des données recueillies, la majorité des informations proviennent de pays plus riches de l’hémisphère occidental.

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Luchetti reconnaît que des recherches futures devraient inclure davantage de données provenant de pays à faible revenu, où les cas de démence sont en augmentation. « Nous savons qu’il y a une hausse des cas de démence dans ces pays », dit-elle. « Les futures études devront recueillir plus de données pour évaluer les effets de la solitude dans différents contextes nationaux et culturels. »

Vers des stratégies de prévention

Les résultats de cette méta-analyse fournissent des informations cruciales qui guideront les futures stratégies de prévention et d’intervention.

« Maintenant que nous avons des preuves solides d’une association entre la solitude et la démence, il est essentiel d’identifier les sources de solitude pour à la fois prévenir ou gérer cette situation et soutenir la santé cognitive des adultes vieillissants », conclut Luchetti.

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