Manger moins de calories pourrait avoir un impact sur votre longévité (et si la génétique est de votre côté)

© Visa Forme -Manger moins de calories pourrait vous permettre de vivre plus longtemps.

Et si ingérer moins de calories permettait de vivre plus longtemps ? 

Une étude récente menée par des scientifiques du Jackson Laboratory (JAX) et leurs collaborateurs, publiée dans le 9 octobre dans Nature, a exploré les effets de différents régimes alimentaires sur près de mille souris génétiquement distinctes.

Cette approche a permis de refléter la diversité génétique de la population humaine, rendant les résultats plus pertinents pour la compréhension des mécanismes de vieillissement chez l’homme.

Un impact majeur de la restriction calorique sur la longévité

Depuis près d’un siècle, les études en laboratoire montrent que manger moins ou moins souvent prolonge la vie des animaux.

Toutefois, les chercheurs ont longtemps cherché à comprendre pourquoi ces régimes restrictifs augmentent la longévité, et comment ces principes pourraient être appliqués chez l’humain.

Grâce à cette nouvelle étude, les scientifiques ont trouvé que réduire la consommation calorique avait un effet plus significatif sur la durée de vie des souris que le jeûne périodique.

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Les souris qui suivaient un régime très faible en calories vivaient plus longtemps, indépendamment de leur pourcentage de graisse corporelle ou de leur taux de glucose, des indicateurs généralement associés à la santé métabolique et au vieillissement.

De manière surprenante, les souris ayant survécu le plus longtemps étaient celles qui avaient perdu le moins de poids malgré la réduction de leur apport calorique.

En revanche, celles qui perdaient le plus de poids avaient souvent des niveaux d’énergie bas, un système immunitaire affaibli et une reproduction compromise, menant à une vie plus courte.

La résilience : le facteur clé

Le professeur Gary Churchill, qui a dirigé l’étude, a souligné l’importance de la résilience des animaux face au stress et à la restriction calorique : « Notre étude met vraiment en lumière l’importance de la résilience. Les animaux les plus robustes maintiennent leur poids même face au stress et à la restriction calorique, et ce sont eux qui vivent le plus longtemps », a-t-il expliqué.

Il a également ajouté qu’une restriction calorique modérée pourrait être la clé pour équilibrer santé à long terme et longévité.

Cinq régimes alimentaires testés

Les chercheurs ont assigné les souris à l’un des cinq régimes alimentaires suivants :

  • un régime sans restriction où les souris pouvaient manger à volonté;
  • deux régimes où elles recevaient seulement 60 % ou 80 % de leurs calories de base chaque jour;
  • deux régimes de jeûne intermittent où elles n’étaient pas nourries pendant un ou deux jours consécutifs par semaine.
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Les souris ont été suivies tout au long de leur vie avec des tests sanguins périodiques et une évaluation approfondie de leur santé globale.

Les résultats ont montré que les souris sans restriction calorique vivaient en moyenne 25 mois, tandis que celles soumises au jeûne intermittent vivaient en moyenne 28 mois. Celles qui mangeaient 80 % des calories de base vivaient en moyenne 30 mois, et celles qui en mangeaient 60 % atteignaient une durée de vie moyenne de 34 mois.

Cependant, au sein de chaque groupe, la durée de vie variait considérablement, avec des souris consommant le moins de calories vivant entre quelques mois et quatre ans et demi.

Le rôle déterminant des facteurs génétiques

Lorsque les chercheurs ont analysé les données pour comprendre les différences de durées de vie, ils ont constaté que les facteurs génétiques avaient un impact bien plus important que les régimes alimentaires.

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Cela souligne l’importance des caractéristiques génétiques sous-jacentes dans la manière dont les régimes affectent la trajectoire de santé d’un individu.

Les souris les plus résilientes, qui maintenaient leur poids, leur pourcentage de graisse corporelle et la santé de leurs cellules immunitaires même en période de stress ou de faible apport alimentaire, vivaient plus longtemps.

Ces questions remettent donc en question certaines idées traditionnelles sur les raisons pour lesquelles certains régimes prolongent la vie. Les marqueurs métaboliques tels que le poids, le pourcentage de graisse corporelle et le taux de glucose sanguin ne suffisent pas à expliquer ce lien.

« Bien que la restriction calorique soit généralement bénéfique pour la longévité, nos données montrent que perdre du poids avec une restriction calorique est en fait mauvais pour la durée de vie », a déclaré Churchill.

Cela signifie que les études humaines sur les médicaments de longévité, qui se concentrent souvent sur des mesures métaboliques, pourraient négliger des aspects plus importants du vieillissement en bonne santé.

Raphaëlle couvre plusieurs thématiques, de la naturopathie à l’alimentation bien-être. Elle écrit régulièrement sur visa-forme.fr pour relayer les dernières études sur ces sujets et pour promouvoir un mode de vie sain et équilibré.

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