De nouvelles perspectives sur les fibres alimentaires ont été mises en lumière par des scientifiques australiens, qui pourraient révolutionner nos choix nutritionnels.
En effet, lors d’une étude récente de l’Université RMIT publiée dans la revue Food Research International, une équipe de chercheurs a proposé une classification plus nuancée des fibres alimentaires, s’étendant au-delà des catégories traditionnelles de fibres solubles et insolubles.
Un modèle innovant pour une alimentation sur mesure
Cette recherche, dirigée par Christo Opperman, doctorant à l’RMIT, introduit une classification basée sur cinq caractéristiques clés des fibres : la structure de base, la capacité de rétention d’eau, la charge structurelle, la matrice de fibres et le taux de fermentation.
Selon Opperman, ce nouveau modèle, appelé ‘approche ascendante’, permet de comprendre de manière plus précise l’impact spécifique de chaque fibre sur la santé. Cela pourrait notamment aider à choisir des fibres adaptées à des besoins de santé particuliers, comme la promotion de la santé colique par la sélection de fibres à haut taux de fermentation.
L’interaction des fibres avec le microbiome intestinal
L’équipe de l’Université RMIT a étudié comment 20 différents types de fibres interagissent avec le microbiome dans l’intestin. Ces interactions spécifiques ont longtemps été sous-étudiées, mais les chercheurs espèrent que leur cadre de classification permettra d’obtenir une compréhension plus approfondie et plus utile de ces dynamiques.
Un déficit global en fibres préoccupant
Le professeur Raj Eri, également de l’Université RMIT, a souligné un intérêt croissant des diététiciens, cliniciens et technologues alimentaires pour intégrer plus efficacement les fibres dans les régimes alimentaires. Cela intervient alors qu’il est révélé que les populations des pays étudiés, y compris en Europe et aux États-Unis, présentent toutes une insuffisance en fibres.
Avec une recommandation moyenne de consommation entre 28 et 42 grammes par jour, les Américains n’en consomment que 12-14 grammes et les Européens 18-24 grammes.
Une approche nouvellement nuancée des fibres peut donc jouer un rôle capital dans l’amélioration de l’intégration des fibres dans notre alimentation quotidienne.
En reconnaissant la diversité structurelle et les mécanismes complexes par lesquels les fibres influencent la physiologie humaine, cette recherche ouvre la voie à une application plus précise des connaissances en fibres pour des applications de santé spécifiques.
Briser les anciennes classifications
Ce cadre de travail est une étape essentielle pour combler les lacunes existantes dans notre compréhension des fibres alimentaires. Au lieu de se limiter à des catégories de fibres solubles et insolubles, ce modèle permet d’appréhender de manière plus globale et détaillée les interactions entre les fibres alimentaires et notre santé.
Source : https://www.rmit.edu.au/news/all-news/2025/mar/fibre-diets
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.