Dans une ère où le stress façonne de plus en plus notre quotidien, les scientifiques continuent d’en explorer les impacts sur la santé mentale, en particulier en ce qui concerne la mémoire.
Une étude publiée le 15 novembre dans la revue Cell éclaire sous un nouveau jour le rôle du stress aigu dans la formation de nos souvenirs. Une découverte qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques pour les troubles liés au stress tel que le trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Comment le stress influence la spécificité des souvenirs
Les neuroscientifiques se sont penchés sur la manière dont le stress aigu influence la capacité des souris à former des souvenirs précis. Ils ont découvert que le stress rend les souris incapables de se rappeler de manière spécifique, les conduisant à former des souvenirs généralisés.
Ces derniers sont encodés par un plus grand nombre de neurones. « Nous commençons seulement à comprendre comment le stress impacte les souvenirs aversifs, et je pense que c’est une bonne nouvelle pour tout le monde », explique Sheena Josselyn, chercheuse en mémoire et co-auteure senior de l’étude.
Le rôle des corticostéroïdes
Pour tester l’impact du stress sur la spécificité de la mémoire, une expérience a été menée où des souris étaient entraînées à associer un son à un stress et un autre son à une situation neutre.
Les souris stressées réagissaient de manière défensive quel que soit le son joué, indiquant que l’expérience stressante avait brouillé leur capacité à former des souvenirs spécifiques. Cette réaction était liée à des niveaux élevés de corticostérone, un hormone de stress, dans leur sang.
En administrant de la métyrapone, un produit chimique qui inhibe la synthèse des glucocorticoïdes, les chercheurs ont pu rétablir la capacité des souris stressées à former des souvenirs spécifiques.
Implications pour le traitement du TSPT et des troubles anxieux
En manipulant les récepteurs endocannabinoïdes dans une région spécifique du cerveau, les scientifiques ont réussi à restaurer la spécificité des souvenirs et la taille des engrammes, ces réseaux de neurones qui codent nos souvenirs. « Ce phénomène est médié par un microcircuit très discret dans l’amygdale, mais on peut le prévenir par une manipulation pharmacologique systémique, ce qui est très encourageant », souligne Matthew Hill, co-auteur senior de l’étude.
Ce travail novateur pourrait infléchir le développement de nouvelles stratégies pour le traitement de conditions liées au stress, telles que le TSPT. En explorant davantage cette voie, les chercheurs espèrent pouvoir étendre leurs découvertes à d’autres types de souvenirs, non liés à la peur.
Pour plus de détails sur cette étude, n’hésite pas à consulter l’article original sur Cell Press.
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.