Système immunitaire et vieillissement : une étude révèle comment freiner le déclin

Selon une récente publication dans la revue Cellular & Molecular Immunology, un groupe restreint de cellules souches sanguines jouerait un rôle crucial dans la jeunesse du système immunitaire.

Cette étude, dirigée par Rong Lu, chercheuse en biologie des cellules souches à l’Université de Californie du Sud (USC), révèle comment ces cellules influencent le maintien d’un équilibre entre deux types de cellules immunitaires, essentielles à la lutte contre le vieillissement et les maladies qui y sont liées.

Un équilibre vital entre cellules immunitaires innées et adaptatives

Le système immunitaire repose sur deux types principaux de cellules : les cellules immunitaires innées et adaptatives :

  • les premières assurent une réponse rapide et générale contre les infections, agissant comme un bouclier de première ligne.
  • Quant aux cellules immunitaires adaptatives, telles que les cellules B et T, elles interviennent en deuxième ligne, utilisant leur mémoire immunitaire pour élaborer une réponse ciblée et spécifique face aux infections.
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Maintenir un équilibre sain entre ces deux types de cellules est essentiel pour un système immunitaire jeune et en bonne santé, ce qui, à terme, favorise la longévité.

« Notre étude apporte des preuves solides que lorsqu’un petit sous-ensemble de cellules souches sanguines produit en excès des cellules immunitaires innées, cela accélère le vieillissement du système immunitaire, favorise les maladies et réduit finalement l’espérance de vie », explique Rong Lu, professeure associée en biologie des cellules souches et en médecine régénérative à l’USC.

Elle souligne l’importance de réguler ce sous-ensemble de cellules pour retarder le vieillissement immunitaire.

Des résultats révélateurs chez les souris de laboratoire

La première autrice de l’étude, Anna Nogalska, a observé des différences significatives dans le rythme de vieillissement du système immunitaire chez des souris de laboratoire, malgré leur génétique identique et leur environnement contrôlé.

À 30 mois, certaines souris montraient un équilibre sain de cellules immunitaires, semblable à celui de souris plus jeunes.

En revanche, d’autres affichaient une augmentation des cellules innées au détriment des cellules adaptatives, signe de vieillissement avancé.

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En suivant l’activité des cellules souches responsables de la production des cellules innées et adaptatives, les chercheurs ont identifié celles à l’origine du déséquilibre immunitaire lié à l’âge.

Précisément, entre 30 % et 40 % des cellules souches modifiaient leur préférence pour la production de cellules innées, ce qui entraînait un excès de ces dernières, associé aux maladies du vieillissement.

La régulation génétique pour contrer le vieillissement immunitaire

Dans le groupe de souris au vieillissement ralenti, les cellules souches avaient réduit leur production de cellules innées, montrant une meilleure régulation et réponse aux signaux externes.

En utilisant l’outil CRISPR, les scientifiques ont désactivé certains gènes spécifiques dans ces cellules souches, ce qui a inversé leur tendance naturelle en produisant davantage de cellules adaptatives.

Ces résultats pourraient expliquer pourquoi les souris « jeunes » vivaient plus longtemps que celles au vieillissement rapide.

À l’inverse, chez les souris montrant un vieillissement précoce, les cellules souches s’orientaient vers une production excessive de cellules innées, ce qui favorisait les maladies liées à l’âge.

En supprimant certains gènes spécifiques via CRISPR, les chercheurs ont pu rétablir un équilibre en faveur des cellules adaptatives, imitant ainsi le profil des souris à vieillissement ralenti.

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Des perspectives pour un système immunitaire humain plus jeune

« Chez les personnes âgées, le système immunitaire bascule souvent vers une surproduction de cellules innées, ce qui peut contribuer à des maladies telles que la leucémie myéloïde et des déficiences immunitaires », explique Anna Nogalska, scientifique principale dans le laboratoire de Lu.

Cette étude ouvre la voie à des stratégies pour préserver un système immunitaire jeune, capable de lutter contre les maladies courantes du vieillissement.

Les recherches de l’équipe de Lu apportent ainsi des perspectives innovantes sur la possibilité de contrôler le vieillissement du système immunitaire par une intervention ciblée sur les cellules souches sanguines, offrant de nouvelles pistes pour prolonger la durée de vie en bonne santé.

Raphaëlle couvre plusieurs thématiques, de la naturopathie à l’alimentation bien-être. Elle écrit régulièrement sur visa-forme.fr pour relayer les dernières études sur ces sujets et pour promouvoir un mode de vie sain et équilibré.

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