Les pratiques de méditation peuvent avoir des bénéfices importants, pour peu qu’on sache les pratiquer correctement, et de manière régulière.
Ces pratiques, de plus en plus populaires, promettent d’améliorer notre bien-être de manière significative. Toutefois, et dans certains cas, elles peuvent parfois induire des états modifiés de conscience, des expériences fascinantes, mais parfois également déconcertantes.
De récents travaux, menés par une équipe de chercheurs de l’hôpital Massachusetts General Hospital (Etats-Unis) révèle que ces états sont plus courants et fréquents que ce qu’on pouvait penser.
Si beaucoup de personnes rapportent des bienfaits extraordinaires, une minorité mentionne des expériences négatives.
Une étude sur les états modifiés de conscience
Les chercheurs du Massachusetts General Hospital, en collaboration avec le système de santé Mass General Brigham, ont découvert que les états modifiés de conscience associés à la méditation sont plus fréquents qu’on ne le pensait.
Un état modifié de conscience est une condition dans laquelle la conscience d’une personne est différente de son état habituel. Cet état modifié peut prendre plusieurs formes (émotions intenses, amplification des sens, altération du temps, etc.)
Selon cette étude, 45% des adultes aux États-Unis et au Royaume-Uni ont déclaré avoir vécu ces états au moins une fois dans leur vie, bien plus que les 5% à 15% de la population pratiquant la pleine conscience.
Des effets positifs, mais également négatifs
Bien que beaucoup aient rapporté des effets positifs, parfois même transformateurs des états modifiés de conscience, une minorité a signalé des expériences négatives.
Parmi les répondants, 13% ont affirmé avoir souffert de manière modérée ou plus grave, et 1,1% ont décrit leur souffrance comme potentiellement mortelle !
Cependant, 63% de ceux ayant subi des effets négatifs n’ont pas cherché d’aide.
Le besoin de formation des professionnel
Le Dr Matthew D. Sacchet, directeur de ces travaux, souligne l’importance d’une meilleure compréhension et surtout d’un meilleur soutien pour les personnes vivant ces expériences.
Selon lui, ces états ne sont pas rares, mais font partie de l’expérience humaine normale.
Pourtant, les cliniciens ne sont souvent pas préparés à reconnaître ou à soutenir ces états, créant un potentiel problème de santé publique.
Un besoin de recherches complémentaires
Evidemment, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour identifier les caractéristiques individuelles associées aux états modifiés de conscience et aux types de souffrance qui peuvent en découler.
Le Dr Sacchet insiste sur le fait que, tout comme la psychothérapie ou la pharmacologie, il est crucial de comprendre comment accompagner et soutenir au mieux les personnes engagées dans les pratiques de méditation.
Les anciens manuels de méditation pourraient offrir des éclairages précieux pour classer et comprendre ces états modifiés. Ils pourraient donc également fournir des outils et techniques, ou au moins des orientations, sur la gestion de ces états lorsqu’ils deviennent difficiles à gérer.
Enfin, le Dr Sacchet suggère que les spécialistes des techniques de méditation devraient informer les participants des risques potentiels afin de garantir à toutes et à tous une pratique sécurisée et bénéfique.
Les pratiques de pleine conscience, de méditation et autres peuvent transformer notre bien-être de manière significative.
Toutefois, et comme le souligne cette étude, il est crucial de reconnaître et de comprendre les états modifiés de conscience qui peuvent en résulter, et ne pas les prendre à la légère. 🙂
Sophie est rédactrice spécialisée dans les thématiques de médecines douces sur le site visa-forme.fr. Elle s’intéresse particulièrement à l’Ayurvéda et étudie notamment son développement dans les sociétés occidentales.